L’insémination, un viol ?

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C’est un argument qui revient fréquemment dans les milieux anti-spécistes. Il est également destiné aux végétariens accusés d’être complices de l’industrie du viol et du meurtre..
Parmi les plus extrémistes on trouve fréquemment des publications anthropomorphiques ridicules mettant en scène des femmes à la place de vaches…

Ce visuel de Boucherie Abolition est l’un des meilleurs exemples des ravages du veganisme sur la santé mentale.

… Une belle dose d’anthropomorphisme comme aime faire PETA et qui a suscité une vague d’indignation justifiée, notamment chez les victimes de viol.

Même si cet argument du viol revient fréquemment, certains anti-spécistes n’adhèrent pas à ce genre de comparatif anthropomorphique.
J’ai trouvé cette critique assez complète venant de leur propre camp. Peut être que cela vient du fait que cette personne a réellement assisté à des inséminations et a pu constater l’indifférence totale des vaches.

La définition du viol

La définition du viol est assez consensuelle : Le viol est l’acte par lequel une personne est contrainte à un acte sexuel (attouchements, rapport sexuels sous toutes les formes) par la force, la surprise, la menace, la ruse et surtout sans son consentement (et nous verrons que ce point est la clé).

Peut-on parler de viol pour une espèce animale ?
Selon Farah Kesri, vétérinaire éthologue : “On ne peut pas parler de viol pour une espèce animale, ce serait un excès d’anthropomorphisme. En éthologie, on utilise plutôt le terme de coercition sexuelle, ce terme regroupe tous les comportements de harcèlement jusqu’à la copulation forcée.”
“L’agressivité est généralement présente entre mâles pour accéder aux femelles, mais pas seulement. Elle peut aussi être dirigée contre des femelles y compris dans des espèces à la réputation paisible et au comportement social solitaire”

L’insémination est elle donc coercitive ?
Tout d’abord, il faut comprendre ce qui différencie la sexualité chez l’espèce humaine et chez les animaux et plus particulièrement chez les bovins.
Chez les humains, la sexualité est étroitement liée à la notion de désir partagé et de séduction. Dés lors que l’un des deux partenaires n’a pas de désir et est forcé à avoir un rapport, on peut parler de viol. Le viol au sein d’un couple est même reconnu.
Dans le règne animal, en tout cas chez les mammifères, la sexualité n’est pas motivée par un rapport de séduction ni de désir, mais par des mécanismes biologiques qui ont quasiment disparus chez l’humain : les chaleurs.
En effet, lorsqu’elles sont fécondes, les femelles mammifères envoient des signaux aux mâles pour indiquer qu’elles sont non seulement fécondes, mais surtout réceptives à l’accouplement. En dehors de ces périodes de chaleurs, toute tentative d’accouplement par un mâle est vouée à l’échec. Pendant cette période (appelée également l’œstrus) qui se manifeste par une agitation de la femelle, celle-ci recherche l’accouplement en vue de la reproduction et c’est fondamental pour faire l’opposition à la notion de viol qui intervient au contraire quand la personne ne désire pas avoir un rapport.

Chez les bovins, les chaleurs se manifestent par :

  • Une augmentation de la production de mucus au niveau de la vulve (peu caractéristique)
  • Une augmentation des reniflements
  • Une augmentation des contacts avec les congénères et notamment la pose du menton sur d’autres bovins
  • La monte active (avant ou arrière)
  • La monte passive (signe le plus caractéristique d’une période d’œstrus)

Cette notion de chaleur est fondamentale car c’est justement ce qui fait que les vaches acceptent l’insémination. Elles sont réceptives et recherchent l’accouplement.

Etienne Agri Youtubeurre éleveur représentatif de l’élevage laitier français et spécialiste pour dénoncer les intox nous explique parfaitement comment détecter les chaleurs et leur importance dans l’acceptation de l’insémination ou de la saillie naturelle.

Les vaches ressentent elles l’insémination comme une agression ?
Dans la précédente vidéo, on a déjà pu constater que la vache semble totalement indifférente à l’insémination. Mais dans la vidéo suivante, réalisée par une inséminatrice, c’est encore plus évident…

L’insémination est elle la norme ?
On pourrait le croire, mais selon un sondage réalisé en 2016 auprès des éleveurs, ce n’est pas le cas…

Le choix d’une technique plutôt qu’une autre relève du choix de l’éleveur. Il y a des avantages et inconvénients pour les deux techniques.
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur les avantages et inconvénients c’est par ici.

Conclusion :
Rien ne permet d’assimiler l’insémination à un viol.
En période d’œstrus, la femelle recherche l’accouplement et est donc réceptive à la saillie, qu’elle soit naturelle ou par insémination.

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